Hauts en couleurs et en émotion, ces spectaculaires rituels religieux, sont ouverts au public à condition de faire preuve de discrétion et de respect.
Dépaysement et fascination garantis. Etonnamment, cette cérémonie hindoue ne se pratique presque plus en Inde. Mais à la Réunion, cette tradition villageoise et populaire, introduite par les engagés indiens tamoules originaires de la région du Talil Nadu après l’abolition de l’esclavage en 1848, a gardé toute son authenticité. En effet, c’est en autorisant la liberté de culte que les colons gardèrent cette nouvelle et précieuse main d’œuvre venue remplacer les anciens esclaves dans les champs de canne.
Ainsi, à partir de décembre, alors que les catholiques s’adonnent à la préparation de la Noël et que la saison de la coupe est terminée, les hindouistes se consacrent à leurs propres rites pratiqués dans leurs temples privés.
La marche sur le feu représente l’histoire de la déesse Pandyalé qui, pour prouver sa fidélité, n’hésita pas à traverser les flammes. Elle est donc synonyme de purification pour les pénitents. Ces derniers auront suivi un carême et une abstinence de dix-huit à vingt et un jours avant de franchir pieds nus le "carré de feu". Il est composé d’un tapis de braise incandescente de 6 mètres de long par 5 mètres de large, qui se consume dès le matin. A chaque extrémité, des femmes verseront du lait "purificateur" dans la fosse. Il rafraîchira les pieds des marcheurs. Aux quatre points cardinaux du carré de feu seront déposés des offrandes, noix de coco, citrons, épices et surtout des pétales de fleurs. C’est le prêtre tamoul qui ouvrira la voix, suivi des pénitents portant un karlon symbolisant Karli s’il est rouge, Mariamen s’il est blanc et Pandialé s’il est jaune. Au sortir du carré de feu, ils seront bénis par le prêtre.
Pour être bien placé, il faut prévoir d’arriver au temple vers 16h, et d’attendre, la marche commençant généralement vers 17h30/18h. Elle durera environ une heure et s’achêvera, dans certains cas, par des sacrifices d’animaux, des cabris la plupart du temps. Ames sensibles s’abstenir.
Renseignements auprès des offices du tourisme.