LA ROUTE DE CILAOS
La RN5 est la Route de Cilaos, qui va de Saint-Louis jusqu’au cirque. Un trajet d’une heure et d’environ 35 km conduit, le long de falaises impressionnantes où règnent papangues, pétrels et paille-en-queue notamment, jusqu’au cirque au charme surnaturel. Là, où vivent 6200 habitants, les visiteurs peuvent se livrer aux bienfaits des cures thermales, faire des randonnées, profiter du chai, de l’eau pétillante, goûter aux célèbres lentilles…
Les origines de la route
L’attrait du cirque, ses thermes notamment, a nécessité la construction de la route, qui n’existait pas autrefois et isolait ses habitants du reste de l’île. En 1832 a été tracé le premier chemin qui permettait de gagner Cilaos en chaise à porteurs ; 10 ans après on a construit un chemin cavalier ; vers 1900, on faisait la route en une journée, à pieds ou en chaise à porteurs, pour accéder aux thermes ; enfin, en 1927 ont commencé les travaux de la route actuelle, qui a été livrée en 1932. Mais les heures de montée et de descente étaient fixées, pour éviter les croisements. Aujourd’hui, des centaines de voitures empruntent quotidiennement cet axe, et 500 000 touristes par an se laissent surprendre par sa magie.
La RN5, entre charme et danger
En effet, avant d’arriver à Cilaos on est déjà envoûté par cette route pittoresque, suspendue à flanc de falaise, qui domine les ravins. On avance sur des routes sinueuses, sans savoir ce qui peut se trouver derrière chaque virage ; l’aventure est fascinante. D’autant plus que cette route originale offre des points de vue magnifiques sur les villages de montagnes, comme Peter Both, îlet Furcy, Petit-Serré, Palmiste Rouge, sur le fond du cirque, mais également sur des sites plus éloignés, dont le Piton des Neiges, le Dimitile, les 3 Salazes…
Mais le charme de la RN5 fait aussi son danger : les falaises représentent des risques d’éboulements, les virages (400 !) sont parfois tellement serrés qu’ils ne laissent passer qu’une voiture à la fois. De plus ils masquent la visibilité, tout comme les tunnels, dont l’accès est également limité à un seul véhicule, qui doit klaxonner avant de s’y engager, pour prévenir de sa présence. La route est régulièrement fermée, pour cause de chutes de pierres la plupart du temps, ce qui isole le cirque du reste de l’île pendant une durée plus ou moins longue.
Ces inconvénients ont conduit au projet d’une nouvelle route, plus sûre, qui comprendra neuf ouvrages d’art. Les travaux, qui commenceront en 2015, devraient durer dix ans. L’environnement sera préservé, et des aménagements sont même prévus pour un accès plus facile aux sites les plus intéressants. Ainsi la Route de Cilaos conservera son charme légendaire.
LA ROUTE DU VOLCAN
Le « chemin volcan », comme l’appellent les Réunionnais, est la route forestière 5, qui va de Bourg-Murat, à la Plaine-des-Cafres, passe par la Plaine des Sables et le côté est du volcan, pour finir au Pas de Bellecombe au bord de l’enclos, qui est un point de vue très fréquenté dominant à 2311 mètres. La route, construite dans les années 50, se parcourt en une heure.
Des paysages aussi divers que majestueux
La route offre des points de vue incomparables sur la Rivière des Remparts et la Plaine des Sables, entre autres. On peut faire des haltes au Nez de Bœuf, sommet qui culmine à plus de 2100 mètres et offre un panorama sublime, puis au Piton de l’Eau d’où on aperçoit le Piton des Neiges. En reprenant la voiture, on arrive au Cratère Commerson, qui offre lui-aussi une vue incomparable ; on continue jusqu’au Pas de Sable, qui domine la Plaine du même nom et en offre une image spectaculaire.
Tout au long du « chemin volcan » défilent des paysages aussi différents qu’inattendus : d’abord le village de la Grande Ferme, pittoresque, aux rares habitations et nombreux pâturages, où semblent régner les vaches. La route bitumée au départ se prolonge en terre et cailloux, nous faisant passer des résineux aux forêts de tamarins, de fanjans (fougères arborescentes), à la végétation d’altitude ; aux dernières traces de verdure constituées de quelques arbustes, succède la désertique Plaine des Sables.
Un paysage unique : la Plaine des Sables
Evoquant un paysage lunaire, où domine le rouge, la Plaine des Sables a de quoi étonner. Elle est issue de l’éruption du Piton Chisny, qui se dresse à 200 mètres, dont les projections ont façonné la totalité de l’endroit. Son aspect irréel est davantage mis en valeur en période de brouillard, ce qui arrive fréquemment, et place le visiteur dans un environnement des plus fantastiques et a été le théâtre de plusieurs tournages pour le cinéma.
Cette route sinueuse de 20 km environ, nous donne le long de sa traversée une autre image, surprenante, de l’île. Comme elle traverse le Parc Naturel Régional, on peut s’attendre à être émerveillé par son environnement ; mais, bien plus que ça, on est totalement subjugué.
LA RD 48, ROUTE D’ACCES AU CIRQUE DE SALAZIE
Salazie, ancien refuge des esclaves marrons, dont Anchaing qui a laissé son nom à un piton, est longtemps resté isolé. C’est aujourd’hui le plus accessible des cirques, qui attire 80000 touristes par an, de même que le plus exposé aux précipitations, ce qui le dote d’une abondante végétation verdoyante, remarquable bien avant l’entrée dans les hameaux, depuis la route.
Une route au décor fascinant...
Cette route, longeant la Rivière du Mât et passant par Mare-à-poule-d’eau et Hell-Bourg, serpente entre des montagnes envahies de végétation et parcourues de cascades. Entre les chouchous, l’emblème du cirque, les bananiers et autres fruits et légumes ainsi que de nombreuses plantes plus ou moins foisonnantes, apparaissent des cascades, dont la plus célèbre connue sous le nom de « Voile de la Mariée », entre Salazie et Hell-Bourg, qui doit son nom à sa forme. L’eau coule abondamment sur les remparts entourant cette route, où l’on baigne constamment dans un environnement rempli de fraîcheur ; d’autres cascades se démarquent, comme celle du « pisse-en-l’air » qui ruisselle directement sur la route et les capots des voitures, ou encore la Cascade Blanche ; des curiosités telle « La roche qui pleure » sont également à ne pas manquer.
… Mais à la circulation difficile
Si cette route pittoresque vaut le coup d’œil, la circulation n’y est pourtant pas facile : c’est une route de montagne, sinueuse, aux virages très étroits parfois, et très dangereux. C’est le cas du Tournant Z, qui sera bientôt réaménagé. A cela s’ajoutent les risques d’éboulis, d’effondrements de falaises… Cette route de 28,3 km, qui vous conduit en 20 minutes de Saint-André au cirque, est dangereuse sur plus de 10 km.
La RD 48, malgré les dangers occasionnels auxquels elle expose les usagers, dangers qu’il est relativement facile d’éviter bien souvent, est la route d’accès au cirque de Salazie, qui a pour devise « Au cœur de l’île rayonne ». Mais bien avant d’arriver au cirque, le visiteur est déjà ébloui par le spectacle grandiose qu’offre la route, porte d’accès au paradis.